Sujet: Journée parfaite au Laquais Mar 10 Mai 2016 - 14:00
Lundi dernier, j'étais au circuit du Laquais. Le but était de finir mes R888 avant de commander les nouveaux.
Début de journée très froide et humide. La piste était encore mouillée des dernières pluies et j'ai mesuré le sol à 3°C.
J'ai commencé seul avec 2 MRS en piste... Bien sûr elles étaient bien plus rapide que moi. Elise était plutôt ma partenaire menée par des mains hésitantes dans une danse de patinage plus ou moins artistique.
Impossible de chauffer, les pneus, impossible de les user, c'était mal partit pour les "finir" ! Dans ces conditions, je laisse l'hydraulique des amortisseurs réglée en mode "routes ardéchoises", c'est à dire très souple. Car ils sont ainsi finalement bien adaptés au rythme lente et bridé par la température de la piste.
Mon ami Olivier m'a rejoint avec sa Honda Prelude 3G vidée, puis d'autres amis spectateurs/sacs de sable puis un Porschiste en GT3 RS avec qui nous avons rapidement sympathisé.
La matinée s'est déroulée doucement à mesure que la piste séchait et bien que j'ai pu progressivement accélérer le rythme et offrir des baptêmes (à mon beau-père notamment). Néanmoins impossible de chauffer les pneus, de nombreux sur-virage à l'accélération - à trois reprises soldés de têtes à queues dans l'épingle en bout de ligne droite - de nombreux blocages de roues faisant perdre tout pouvoir directeur.
Voici un aperçu avec une session où la Prelude d'Olivier a montré sa supériorité :
Et bien, à force de jouer, j'ai perdu : direction le bac à graviers ! Premier tour, freinage trop retardé, j'ai bloqué les roues, je suis parti du mauvais côté, j'ai relâché au dernier moment pour retrouver de l'adhérence, mais je n'avais pas perdu assez de vitesse à cause de la piste savonnette et des pneus froids, donc j'ai tourné un peu brutalement le cul est immédiatement partit et quand ça part comme ça la Lotus est une véritable toupie (on y reviendra)... Je savais ce qui allait se passer, j'ai juste essayer de bloquer les roues au bon moment pour pas me sortir trop loin dans les graviers.
Pause déjeuner à 20 minutes du circuit pour trouver de l'Ethanol pour la Honda. A notre retour, nous sommes accueillis par un rayon de soleil de bon augure. La matinée était très fun mais la journée complète dans ces conditions aurait fini par apporter un sentiment de frustration... Et un peu trop de fierté à ceux qui se croyaient plus rapide que la Lotus
Effectivement, les chronos montreront que j'ai gagné 12 secondes entre le matin et l'après-midi
Vidéo embarqué un peu plus tard dans la Prelude d'Olivier (pas son meilleur tour car il s'est vite laissé dépasser par les événements) qui a essayé de me suivre :
Son frère, ainsi que le propriétaire de la GT3 RS sont montés en passager l'après-midi. J'avais encore les amortisseurs souples à ce moment, donc bien dépassés par le rythme et m'obligeant à bien m'appliquer dans les inputs aussi bien dans les mains que les pieds... J'ai vite corrigé le tir : + 8 crans n'auront pas été de trop !
Mes 2 passagers de l'après-midi, visiblement fins connaisseurs, ont ressentis l'effet de la légèreté. L'un d'eux à souligné l'instantanéité des changement de cap. Ce n'est pas qu'une impression : c'est l'effet toupie dont je parlais plus haut. Il est autorisés par les moment d'inertie réduits au maximum grâce à l'architecture à moteur central arrière, l'empattement court et l'absence de porte-à-faux. Du coup l'Elise ne montre aucune résistance au lacet ce qui donne cette impression de réactivité et d'agilité bien au-dessus des autres. C'est aussi un inconvénient car elle est très délicate à rattraper quand elle part en sur-virage.
Je reprends une comparaison de mon ami Rémy qui illustre bien cet effet là : en patinage artistique, la figure de la toupie peut s'exécuter les bras tendus, mais dès que le patineur rabat ses bras contre son corps vous pouvez constater une très nette accélération du tournoiement. C'est dû au fait que le patineur réduit les moments d'inertie en regroupant ses masses autour de son centre de gravité. Donc moins de résistance au lacet, donc il tourne plus vite. CQFD.
C'est ce qui la rend intuitive et si immédiate. J'ai pu aisément en jouer à l'inscription où un petit coup de volant en fin de freinage dégressif suffit à faire discrètement pivoter l'arrière permettant d'inscrire le nez de l'auto en direction du point de sortie et de ré-accélérer très tôt roues droites.
Enfin, voici un extrait de ma meilleure session en fin de journée seul en piste :
Voilà, cela constituait ma seconde sortie à Champier dans de bonne conditions. Si les R888 en fin de vie ne m'ont pas permis d'établir un chrono, je n'avais encore jamais ressentis un tel degré de maîtrise de l'auto et du tracé qu'en fin de journée où j'enchaînais les sessions en tournant très régulier et très rapide. Si je débrief, j'aurais pu améliorer certain de mes freinages en les retardant. Je me rends compte que je restais parfois très safe suite à la mise en condition de la matinée.
Mon objectif suivant est de revenir chaussés d'Avon ZZR, de retarder ces quelques freinages et de viser la barre des 1'30" !